La problématique de l’emploi en général, et celle des jeunes en particulier, est une préoccupation majeure au Togo. Pour y faire face, le gouvernement a renforcé depuis 2010 ses interventions visant à lutter contre le chômage et le sous-emploi avec des résultats appréciables. Ces interventions sont matérialisées par la mise en place de plusieurs mécanismes, projets et programmes tendant à améliorer l’insertion socioprofessionnelle des demandeurs d’emploi. Par ailleurs, dans la perspective de donner une nouvelle impulsion à l’économie et d’augmenter la contribution de l’investissement privé à la croissance économique génératrice d’emplois pour les jeunes, le gouvernement a entrepris une série de réformes ayant contribué à l’amélioration considérable du climat des affaires. Il en résulte d’importants investissements dans les infrastructures (routières, portuaires, aéroportuaires), dans l’économie numérique, l’agriculture, le tourisme, les mines, l’énergie, l’environnement etc. S’inscrivant dans la dynamique du renforcement de l’investissement pour accroître ainsi le potentiel de création d’emplois, le cadre législatif et règlementaire a été renforcé notamment l’adoption du code des investissements (2019) et d’un nouveau code du travail ayant introduit beaucoup de flexibilité au niveau des relations professionnelles (2020). Ces interventions ont permis d’infléchir la tendance à la hausse du taux combiné de chômage et de sous-emploi qui est passé de 28,3% en 2015 à 16,1% en 2017. Toutefois, les mutations technologiques induites par la mondialisation ont eu un impact sur l’économie et le social avec comme conséquences notamment la suppression des emplois, l’émergence de nouveaux emplois, le décalage entre les formations dispensées et les besoins des entreprises minorant ainsi le destin professionnel des actifs de l’économie. A ces défis s’ajoutent les effets de l’apparition et de la propagation de la pandémie liée à la COVID-19 qui a des répercussions sur les sphères économique et sociale notamment sur les activités des entreprises et la promotion de l’emploi. Pour relever ces défis, en particulier ceux liés à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et renforcer la dynamique de création d’emplois, le Gouvernement met en œuvre le plan national de développement (PND 2018-2022) dont l’ambition est d’opérer la transformation structurelle de l’économie avec comme impact la création à terme de 500 000 emplois directs. Par ailleurs, la feuille de route présidentielle (2020-2025) envisage, en son axe 2, de dynamiser la création d’emplois en s’appuyant sur les forces de l’économie. Pour mesurer les performances réalisées en matière de promotion d’emploi et capitaliser efficacement l’impact du PND et de la feuille de route présidentielle, il est indispensable de rendre disponible à temps réel les informations sur le dynamisme du marché du travail. Un effort est fait dans ce sens par l’ANPE pour mettre en place une plateforme en ligne dénommée « Système d’Information sur le Marché du Travail » afin de collecter et mettre à la disposition du public et des pouvoirs publics les informations sur le marché du travail. Cependant, ce système d’information reste limité, parce que couvrant très peu le secteur privé. En effet, il éprouve des difficultés à disposer des données nécessaires à la production d’informations statistiques fiables sur les emplois générés par l’économie comme le souhaite les plus hautes autorités du pays. Faute d’un mécanisme cohérent et intégré de veille permettant la remontée d’informations les résultats attendus du PND, le gouvernement serait confronté au sempiternel problème de capitalisation des acquis. Aussi, le système national d’informations sur le marché du travail doit-il se doter d’un mécanisme de veille sous forme de plateforme de remontée d’informations sur les emplois créés et les besoins en recrutement des entreprises permettant non seulement de rendre compte en temps réel des progrès en matière de création d’emplois mais aussi d’anticiper sur les besoins en compétences en vue d’améliorer l’adéquation entre les formations offertes et les besoins des entreprises. Ce dispositif informationnel doit également rendre compte de la pression exercée sur le marché du travail en termes de flux de nouveaux diplômés. C’est dans cette perspective que l’Agence nationale pour l’emploi se propose de recruter un cabinet chargé de la conception de ladite plateforme dont la finalité est de disposer en temps réel des informations sur les emplois crées, les statistiques sur les sortants du système éducatif et de formation professionnelle en vue d’une meilleure prise de décisions. |